Filmer des femmes algériennes peut sembler provocateur. Il nous semblait pourtant important de faire ce film pour contribuer à briser l'enfermement et le silence. - L'enfermement : la société algérienne est constituée de deux réalités : l'une visible, les hommes - l'autre cachée, les femmes. Niées socialement, physiquement absentes, le visage de ces "interviewées" était plus que jamais un paysage à découvrir : revanche du gros plan sur l'inconsistance des silhouettes entrevues derrière l'épaisseur d'un voile. - Le silence : prendre la parole revet ici une importance spécifique. Plus que d'un acte, il s'agit d'un combat qui prolonge celui, moins spectaculaire de la vie quotidienne. Elles s'expriment pourtant, chacune à sa manière, avec une force incroyable. C'est ce dont le film voulait rendre compte, se faire l'écho de leur lutte, de leur expérience, de leurs projets pour que tout ne soit pas perdu, pour préserver le passé en vue de l'avenir.