Mouny Berrah née Mouny Laâzib, en 1949 à Alger en Algérie au sein d'une famille originaire de Beni Yenni en Kabylie, est une sociologue, scénariste, journaliste et critique algérienne à la revue Les 2 Écrans notamment, à la télévision dans Télé Ciné Club. Elle a publié plusieurs ouvrages sur le cinéma du Maghreb et du monde Arabe. Ses brillantes études de sociologie à Paris où elle avait suivi, entre autres, les cours de Roland Barthes, Jacques Lacan, et sa grande culture générale, ont permis à Mouny Berrah de développer un esprit travail d'analyse des arts précis et toujours avec un regard sensible et une écriture fluide et plaisante. Au milieu des années 70, en France et en Algérie dans le sillage de la Cinémathèque Algérienne alors reconnue mondialement, Mouny Berrah est proche des milieux du cinéma, en Algérie et ailleurs, côtoyant réalisateurs, techniciens et comédiens, ses points de vue de sur les films étaient déjà remarqués. Elle collabora régulièrement à la revue Ciném Action publiée à Paris qui mettait alors en valeur les filmographies de ce qu’on nommait le Tiers-Monde, notamment à la rédaction de l’édition spéciale «La Guerre d’Algérie à l’Écran» (n° 85, 1997). On retrouve ses écrits dans d’autres revues spécialisées et journaux du monde dont le Monde Diplomatique etc. En Algérie, sa carrière s’est affirmée avec la revue Les 2 Écrans, publication de la télévision algérienne qui produisait même des longs métrages de cinéma, ce qui était alors nouveau dans le monde. Dirigée par Abdou B. et animée par Mouny Berrah, la revue, lancée en mars 1978, a poursuivi son cours jusqu’au milieu des années 80. Elle y a produit de nombreuses critiques de films et analyses qui accompagnaient un certain renouveau du cinéma algérien. C’est à ce jour la seule expérience relativement durable (8 ans) de revue d’art spécialisée en l’Algérie. On retrouve ensuite Mouny Berrah dans les rubriques culturelles de Révolution Africaine et d’Algérie-Actualités dans d’autres disciplines. Respectée par les cinéastes, elle ne refusait pas de répondre amicalement à leurs sollicitations de conseils, généralement par des observations sur leurs scénarios. Elle figure en tant que coscénariste (avec Rachid Boudjedra et le réalisateur Farouk Beloufa) dans le générique du fim "Nahla" (1979) et il lui est reconnu une influence dans d'autres long-métrages. En 2015 sur Internet, le présentateur de Télé Ciné Club Ahmed Bedjaoui, écrivait : «Mouny Berrah a sans doute été la critique littéraire et cinématographique la plus douée de notre génération». Partie à Washington, accompagnant son mari, cadre dans une grande entreprise internationale, elle continua à collaborer avec la radio et le journal Soir d’Algérie. Elle faisait également partie de l’équipe du Festival du film arabe de New-York. Elle décède en 2000, des suites d'une crise cardiaque à Washington, quittant son époux, Noureddine, et leurs deux enfants, ainsi que le monde culturel algérien dont elle fut la figure resplendissante.